Meryem Cherkaoui

Meryem Cherkaoui est l’une des figures les plus influentes de la gastronomie marocaine contemporaine. Formée en France à l’école Ferrandi, elle revient au Maroc avec une ambition claire : réinventer la cuisine marocaine sans jamais trahir son âme. Entre tradition et modernité, elle compose des assiettes d’une grande finesse, où chaque produit est respecté, chaque épice parfaitement dosée. Cheffe engagée, elle défend une cuisine de terroir, met à l’honneur les producteurs locaux et s’implique activement dans la transmission du savoir-faire culinaire. Son parcours l’a menée à collaborer avec de prestigieuses maisons, notamment avec Alain Ducasse, mais aussi à créer ses propres lieux, dont le très élégant restaurant « Mes’Lalla », au cœur du Mandarin Oriental Marrakech. Respectée pour son exigence et admirée pour sa sensibilité, Meryem Cherkaoui incarne une nouvelle génération de chefs marocains, fière de ses racines et ouverte sur le monde.

Meryem Cherkaoui



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Pouvez-vous nous parler de votre parcours personnel et professionnel ? Quelles ont été les étapes clés qui vous ont poussé à devenir l’une des cheffes les plus reconnues de la scène culinaire marocaine ?

Mon parcours est intimement lié à mes racines. J’ai grandi dans une ferme familiale où la terre, les saisons et les produits frais faisaient partie de mon quotidien. C’est là que s’est éveillée ma passion pour la cuisine, au contact des matières premières les plus simples mais aussi les plus nobles. Très tôt, j’ai su que je voulais en faire mon métier. J’ai donc décidé de me former sérieusement en intégrant l’Institut Paul Bocuse, en France. Cette expérience a été une vraie révélation : elle m’a permis de consolider ma technique, d’élargir ma vision, et surtout de me confronter à un haut niveau d’exigence. Après plusieurs années passées en France, j’ai ressenti le besoin de revenir au Maroc. Ce retour a été une étape clé : j’avais envie de redonner du sens à ma cuisine, de me reconnecter à mes origines, et surtout de revisiter notre patrimoine culinaire avec un regard nouveau. Aujourd’hui, si mon travail est reconnu, c’est sans doute parce qu’il est profondément sincère. Je puise dans mes racines, dans les histoires de femmes, dans les gestes transmis, tout en osant une lecture plus contemporaine. Mon ambition a toujours été de faire dialoguer tradition et modernité, et de porter la cuisine marocaine là où elle mérite d’être : sur le devant de la scène internationale.

Votre cuisine allie tradition marocaine et influences modernes. Comment réussissez-vous à maintenir l’authenticité de la cuisine marocaine tout en l’intégrant dans un contexte gastronomique contemporain

Ma cuisine marocaine contemporaine s’est d’abord nourrie des techniques françaises, que j’ai intégrées dans une démarche entièrement marocaine. La cuisine marocaine repose beaucoup sur la transmission orale, avec moins de rigueur technique. J’ai donc voulu préserver l’âme et les saveurs du Maroc, tout en y apportant une approche plus contemporaine : des cuissons plus justes, un usage plus mesuré des épices, et un assaisonnement précis. C’est cette vision que je développe depuis maintenant 25 ans.

En tant que cheffe, comment percevez-vous l’évolution des goûts et des attentes des consommateurs en matière de cuisine marocaine ? Y a-t-il des tendances spécifiques que vous avez observées récemment ?

Aujourd’hui, les consommateurs perçoivent davantage les cuisines du monde comme des expériences à vivre au restaurant plutôt qu’à la maison. La cuisine marocaine n’échappe pas à cette tendance : elle suscite l’attente des touristes, qui viennent au Maroc pour la découvrir différemment, sous une forme plus légère, plus contemporaine, notamment dans le dressage. C’est ainsi que la cuisine marocaine est progressivement passée du cadre strictement familial à une expression plus semi-gastronomique. Elle est désormais plus accessible en restauration, qu’elle soit rapide ou traditionnelle. C’est cette évolution qui ouvre la voie à son exportation et à une mise en valeur plus adaptée à l’international.

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